Voyage sur Economia

Compagnon de route Nombre de messages : 1240 Date d'inscription : 12/05/2007

Voyage sur Economia

Mon nom est Spoutnik. Roland Spoutnik. J’étais un jeune marchand qui venait tout juste de sortir de la GEIEC, la Grande Ecole Intergalactique des Echanges Commerciaux. Je m’apprêtais alors à reprendre l’affaire de mon père. Mais avant, ce dernier m’avait chargé d’une mission commerciale, et pour cela il m’avait demandé de me rendre sur Economia.
Economia, la planète-mère du seigneur Nijal Ier… Son nom résonnait partout dans la Galaxie, et je frétillais d’excitation à l’idée de cette mission, tout heureux de quitter l’austère et ennuyeuse pyla, planète-reine de l’empire de Jiday, le maître de l’Univers.

A la date stellaire 4-206-522, au matin de Zéphyrion, le lourd vaisseau de la RATP (Réseau Astronomique de Transport Prolifique) atterissait sur l’astroport numéro 5 de la gare spatiale centrale d’Economia.
La gare surplombait la ville, et en sortant j’admirais le panorama de cette ville grouillante, bigarrée, et parsemée de teintes oranges et rouges. J’entrepris de parcourir la cité. A peine entrais-je dans les ruelles étroites et encombrées du quartier central, que la poussière me prit immédiatement à la gorge, et je fus brusquement assailli par une horde de marchands ambulants et de mendiants en guenilles.

« _Un petit échantillon de Lorréal, et votre tain sera aussi clair que la lune Zéphyria un soir de sacrifique boulbonique !
_Regardez, seigneur, regardez le beau petit Zledong ! Mettez-le sur votre tête, et il s’accrochera à vous, et vous ferez de beaux rêves toutes les nuits… et tout le jour !
_A votre bon cœur, Messire, à votre bon cœur, l’empereur vous le rendra !

Affolé, je me dégageai de ces sangsues, et je me rendis compte que j’arrivai en plein marché. J’entrepris de me renseigner auprès d’un marchand des désatomisateurs de particules.

_Oui, seigneur, aujourd’hui et jusqu’à la fin de Zéphyrion, c’est la foire annuelle d’Economia, me dit le brave homme (enfin je crois que c’était un homme). De toute la galaxie convergent marchands et commerçants de toutes sortes, qui cherchent à écouler leur marchandise ou acheter à bon prix des matières premières. Mais faites attention, les crapules et escrocs sont venus en masse, et les rues sont plus dangereuses que jamais… Mais les pires malfaiteurs de l’Univers ne peuvent pas être pires que cette damnée Milice !
_La milice ?
_On voit que vous êtes étranger… Depuis que notre empereur Nijal Ier préside un regroupement d’empereurs qu’on nomme RedWorld, il ne se rend plus qu’exceptionnellement dans notre capitale. L’anarchie s’est progressivement installée, des usines étaient pillées, les commerces périclitaient… C’est alors qu’est apparu la « Milice ». Oh, vous ne pouvez pas la rater, ses membres sont tous vêtus d’une armure noire qui les couvre de pied en cap. Ils ont rétabli un semblant d’ordre, mais à quel prix ! La terreur règne maintenant sur Economia. Quiconque se rebelle contre la Milice périt.

Au même moment, un jeune Zyblon qui couraient renversa l’étalage du brave marchand, et fut rattrapé par quelques hommes en noir qui le poursuivaient.
_Pour l’exemple ! dit le plus grand d’entre eux
Et sur ces paroles il sortit un désatomisateur, et sous les yeux horrifiés de l’assistance, le jeune Zyblon ne fut bientôt plus qu’un tas de cendres fumantes.

« _Que vous avais-je dit, reprit le marchand, pendant que les gens reprirent leur route avec empressement. Ils tiennent leur quartier général juste à côté du Palais des Comptes.

Le Palais des Comptes. J’en avais déjà entendu parler. Dans cet immense complexe travaillaient plus d’un million de bureaucrates, tout entier voués à la tenue des comptes de l’empire de Nijal Ier. Enlevés dès leur naissance, la plupart d’entre eux n’a jamais vu la lumière du jour. Des millions de bureaucrates auront vécu et seront morts dans le plus complet anonymat, pour le plus grand service de l’empereur Nijal Ier. C’était un des endroits les plus secrets de la Galaxie, car rares étaient les visiteurs.
Je me rendis dans cette « ville dans la ville », située à l’écart du Quartier central, car c’est justement là que je devais régler l’affaire qui m’avait amené sur Economia.

Loin de l’agitation du centre-ville, je me trouvais devant les immenses portes du Palais des Comptes. Un soldat somnolait devant, entouré d’une nuée de mouches. Je le réveillai, présentai mes affaires.
_Attendez ici, dit-il, en s’engouffrant dans le Palais par une petite porte dérobée.

KKKKLLLLAAAAAAAAANNNNGGGG

Quelques minutes plus tard, les immenses portes de fer jaune s’ouvrirent dans un grand fracas. Avec appréhension, j’entrai dans le sombre et imposant couloir.
Qu’est-ce qui m’attendait et qu’allais-je donc trouver dans le mystérieux et gigantesque Palais des Comptes d’Economia ?

La suite au prochain numéro.

Quand tu veux pour la suite...